Bienvenue au quatrième et ultime article de notre série 2023/24 sur les jeunes et le patrimoine, dans laquelle nous présentons le travail extraordinaire de nos partenaires et les opportunités qu’ils offrent à leurs jeunes employés. Ci-dessous, Eloïse Fouquet-Blanchette vous présente le travail fantastique réalisé au Musée Colby-Curtis !
Situé dans une résidence victorienne à Stanstead (Québec), le Musée Colby-Curtis a pour mission de préserver et de mettre en valeur le patrimoine culturel des communautés frontalières des Cantons-de-l’Est. Depuis sa fondation en 1973, l’établissement abrite les collections de la Société historique de Stanstead, elle-même créée en 1929, et rassemble une multitude d’artefacts, de photographies, de livres anciens et d’objets textiles. Trois bâtiments font aussi partie des collections du Musée, dont la maison Carrollcroft, demeure principale occupée par l’institution et qui a récemment reçu une intention de classement patrimonial par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Le Musée Colby-Curtis emprunte depuis peu un tournant citoyen majeur, afin de devenir un musée d’histoire sociale et un lieu incontournable pour les membres de sa région. Dans cette optique, l’établissement développe différents projets favorisant un sentiment d’appartenance et de fierté auprès de sa communauté. Afin de mieux faire rayonner les collections, deux initiatives ont été lancées cette année. En tant qu’adjointe à la conservation – dont le poste est en partie subventionné par le programme Jeunesse en Patrimoine – j’ai pu prendre part à ces deux projets.
L’optimisation du système de gestion des collections actuel, à partir du logiciel PastPerfect, a notamment été amorcée pour assurer une meilleure connaissance et diffusion numérique du patrimoine régional conservé au Musée. Comme toute petite institution aux prises avec des ressources humaines et financières limitées, la documentation et l’informatisation des œuvres n’ont pas pu être menées de manière constante au fil du temps. Par conséquent, le catalogage d’une grande partie des collections se révèle être incomplet ou parfois inexistant, malgré l’effort de plusieurs projets de numérisation. D’autres enjeux relatifs à la normalisation des données, à la documentation visuelle des œuvres ainsi qu’à leur numérotation ressortent de mon analyse de la base de données. La mise à niveau du logiciel constitue donc l’occasion idéale de se pencher sur ces problématiques et de veiller à ce que la documentation des œuvres devienne une opération prioritaire au Musée. Depuis mon arrivée en poste, j’ai pu contribuer à ce chantier en réalisant différentes étapes préalables à la migration du système vers sa nouvelle version Web. Entre autres, plusieurs fiches d’objets doublons ont été révisées et renumérotées après des vérifications en réserve. Par ailleurs, la nomenclature de certains artefacts a été rectifiée, la sécurité du logiciel a été examinée, puis les accès ont été redistribués. Plusieurs opérations restent à accomplir avant de pouvoir procéder à la mise en ligne des collections, mais le travail réalisé constitue une avancée significative dans la préparation de ce dossier.
Récemment, l’équipe du Musée Colby-Curtis a aussi entrepris sa toute première démarche de cocréation pour concevoir sa prochaine exposition temporaire. Développé en étroite collaboration avec la communauté de Stanstead, le projet vise à célébrer la contribution des femmes anglophones à la vie sociale locale au 20e siècle. Grâce à un partenariat avec des organismes de la région, des membres de la population anglophone ont été invitées à participer à cinq ateliers, contribuant ainsi à chaque étape du processus d’élaboration de l’exposition.
Au cours des sessions, les participantes ont participé à définir les sous-thèmes, cibler les artefacts de la collection à présenter, déterminer les objets personnels qu’elles souhaitent prêtés et réfléchir à leur mise en espace. Durant ces rencontres, j’ai principalement joué un rôle de mémoire et de soutien en transcrivant le contenu des échanges. Cette forme d’archivage est un excellent moyen de documenter la pratique de la cocréation au Musée, et ultimement de porter un regard plus intimiste sur les collections en y colligeant des souvenirs sur l’expérience et l’utilisation que des membres de la communauté ont pu en faire. Je compilerai aussi ces informations dans la base de données, afin de bonifier la connaissance géoculturelle des artefacts.
Pour plus d’informations sur la programmation du Musée Colby-Curtis, consultez nos pages Facebook et Instagram @colbycurtismuseum.
Par Eloïse Fouquet-Blanchette, adjointe à la conservation et candidate à la maîtrise en muséologie de l’Université du Québec à Montréal
Crédits photo : Tourisme Cantons-de-l’Est et Dominick Ménard
